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Réciprocité - Réciprocité - Les espaces partagés résidentiels : un levier pour la mixité sociale et le faire-ensemble

Les espaces partagés résidentiels : un levier pour la mixité sociale et le faire-ensemble

31.03.2025 mixité sociale - espaces partagés
L'article

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Loi SRU et mixité sociale

Adoptée en 2000, la loi Solidarité et Renouvellement Urbain (SRU) a pour objectif de favoriser la mixité sociale en imposant à certaines communes un quota minimum de logements sociaux. 25 ans après, cet outil réglementaire continue de faire débat. Si ses effets positifs sont reconnus, ses limites et difficultés d’application persistent.

Au printemps dernier, le ministre du Logement a tenté d’assouplir la loi en intégrant le logement intermédiaire dans les quotas exigés, une mesure qui a suscité de vives réactions avant d’être interrompue par la dissolution de l’Assemblée nationale. Malgré les avancées permises par la loi SRU, de fortes disparités subsistent : certaines collectivités peinent à atteindre les seuils requis tandis que d’autres demandent des dérogations, invoquant des contraintes foncières ou économiques.

Quel bilan peut-on tirer de cette loi, qui a incontestablement contribué à diversifier l’offre de logements dans de nombreuses communes ? Comment expliquer la résistance de certaines municipalités alors que les ensembles résidentiels mixtes, lorsqu’ils sont bien accompagnés, ont prouvé leur pertinence ?

Pour aller plus loin, nous vous recommandons ce podcast de France Culture, qui retrace 25 ans de batailles politiques autour de la loi SRU : j'écoute le podcast


Les espaces partagés résidentiels : un levier pour la mixité sociale et le faire-ensemble

L'immobilier neuf et les projets de réhabilitation jouent un rôle crucial dans la promotion de la mixité sociale au sein des quartiers. En proposant une offre de logements diversifiée, les acteurs de l'habitat et des territoires instaurent les conditions nécessaires à une mixité sociale effective, où cohabitent différents profils de résidents. Mais pour que cette mixité ne soit pas qu’un concept, elle doit se traduire concrètement dans le quotidien des habitants.

La nécessité de lieux de partage dans un contexte de diversification de l'habitat

Dans un contexte où l'équilibre économique des projets immobiliers est de plus en plus fragile, la majorité des nouvelles réalisations sont des opérations mixtes. Elles intègrent des logements sociaux et très sociaux en partenariat avec des bailleurs, mais aussi des logements en accession libre ou en BRS (Bail Réel Solidaire). Cette cohabitation regroupe ainsi des ménages aux niveaux de revenus très variés, allant des plus fragiles aux plus aisés.
Dans ce contexte, les espaces partagés deviennent un levier essentiel pour favoriser les rencontres et renforcer le lien social. Qu’il s’agisse de salles communes polyvalentes, d’ateliers collaboratifs ou de jardins partagés, ces lieux de convivialité permettent de créer des opportunités d’échange entre locataires et propriétaires.

Une gestion adaptée pour garantir l'accessibilité à tous

La mise en place de ces espaces partagés doit être pensée de manière pragmatique pour assurer leur accessibilité et leur viabilité à long terme. Selon les projets, leur gestion peut relever de la copropriété ou d’un bailleur social. L’objectif est double : garantir que ces lieux soient ouverts à tous et assurer une mutualisation des charges pour ne pas fragiliser l'équilibre économique des résidences.
Cependant, l’existence de ces espaces ne suffit pas à elle seule à animer la vie résidentielle.

L’accompagnement humain, clé d’une mixité sociale effective

Notre expérience montre qu’un dispositif d’accompagnement humain est déterminant pour favoriser une mixité sociale "vécue" et durable. C’est l’action d’un Gestionnaire-Animateur qui permet d’initier les rencontres et d’inciter les habitants à s’impliquer dans la vie collective. Par une démarche proactive, fondée sur l’"aller vers", ce professionnel facilite l’organisation d’activités partagées (ateliers, repas collectifs, compostage, activités parents-enfants...), encourage les initiatives locales et accompagne la structuration d’une dynamique collective.

Un exemple concret : la résidence Cap Sud à Lyon

Une de nos références illustre parfaitement cette démarche : la résidence Cap Sud, située dans le quartier Confluence à Lyon. Ce programme de 58 logements (30 logements sociaux et 28 en accession libre) a bénéficié pendant deux ans de l’accompagnement d’une Gestionnaire-Animatrice.

Ce travail de terrain a permis la mise en place de nombreuses activités collectives : couture, repas partagés, fête des voisins, ateliers parents-enfants, compostage... Au terme de cet accompagnement, les habitants du social et du libre ont pris le relais en créant une association qui assure la continuité du projet et pérennise la dynamique de solidarité au sein de la résidence.

Des leviers pour une mixité sociale pérenne

Pour que la mixité sociale soit réelle et durable, il est essentiel de mobiliser des moyens adéquats :
  • Des espaces partagés bien conçus, adaptés aux besoins des habitants et pensés avec eux pour encourager les interactions.

  • Un accompagnement humain professionnalisé, notamment au moment de la livraison des logements ou lors de réhabilitations, pour créer une dynamique collective et encourager l'implication des résidents.

Bien sûr, ces espaces communs ne constituent qu’un outil parmi d’autres pour ancrer la mixité sociale dans les territoires, mais ils offrent une réponse concrète et adaptée à l'échelle résidentielle. En combinant urbanisme et animation sociale, il devient possible de transformer des ensembles immobiliers en véritables lieux de vie partagée.