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Réciprocité - Réciprocité - L‘âgisme, un enjeu pour les relations entre générations

L‘âgisme, un enjeu pour les relations entre générations

24.01.2025 agisme - stéréotype - intergénérationnel
L'article

L'article

En 2019, Édouard Philippe, alors Premier ministre demandait à la députée de Loire-
Atlantique, Audrey Dufeu-Schubert, un rapport intitulé « réussir la transition démographique et lutter contre l’âgisme ». L’âgisme fait l’objet d’une attention récente des pouvoirs publics, alors même que l’utilisation du terme est peu courante dans notre pays. Pourtant, une pandémie, une réforme des retraites et un scandale sur les EPHAD plus tard, le phénomène qu’il désigne, à savoir les discriminations fondées sur l’âge, sont tristement manifestes dans la société française. L’âge est même le facteur de discrimination le plus répandu en Europe¹, devant le genre, les origines ou la religion.

L’habitat intergénérationnel est né d’une volonté de combattre les discriminations à l’encontre des personnes âgées, particulièrement leur ségrégation sociale et spatiale au sein d’établissements, en faisant cohabiter et interagir des générations différentes : personnes âgées évidemment, familles dans environ 3/4 des résidences, mais aussi jeunes et étudiants dans une petite moitié des cas.

Néanmoins, l’âgisme sociétal est entretenu par la séparation des générations, nourrissant les inégalités pour les personnes âgées mais aussi pour les autres générations sur différents aspects de la viequotidienne : situation économique, bien-être, espérance de vie... L’âgisme reste un phénomène méconnu en France, par rapport à d’autres pays où il est considéré au même titre que le racisme, le sexisme ou l’homophobie. Interrogeons les facteurs et les conséquences de l’âgisme dans notre société.


Âgisme et anti-âgisme

Le concept d’âgisme apparaît pour la première fois aux Etats-Unis en 1969, dans un article de Robert Butler qui le définit alors comme un « préjugé d’un groupe d’âge contre les autres groupes d’âge ». Cela marque le début du mouvement américain anti-âgiste. Butler utilise ce terme en se référant à des discriminations envers des personnes âgées, sans pour autant que sa définition n’oriente la nature des discriminations vers un groupe d’âge en particulier. Les discussions autour de l’âgisme souffrent depuis de cette ambiguïté. Alors que le terme peut aussi bien décrire des discriminations envers des catégories d’âges jeunes ou avancées, il se réfère majoritairement aux discriminations envers les personnes âgées. Dans cet article nous nous concentrerons sur cette acception tout en gardant à l’esprit que les personnes âgées ne sont pas seules à subir ces discriminations.

Personnes âgées : de qui parle-t-on ?

Aucun d’entre-nous n’étant « non âgé », la notion de « personnes âgées » nous avance peu, sinon sur la capacité d’euphémisation de la langue française. Le statut de retraité peut être envisagé, mais il cantonne alors les individus à leur rôle productif, ce qui n’englobe pas toutes les personnes ciblées.

Âgisme (n.m.) : discrimination fondée sur l’âge, spécialement envers les personnes âgées. (Le Robert)

En 1962, l’important rapport Laroque établissait un seuil théorique à l‘âge de 65 ans et la plupart des aides étatiques ont gardé cet âge comme condition d’obtention.

Néanmoins, influencé par le passage de la retraite à 60 ans en 1982, l’INSEE retient également l’âge de 60 ans, et certaines aides comme l’APA sont fixées à cet âge. Pour le démographe Patrice Bourdelais, l’âge de 65 ans était un choix légitime en 1962, mais l’espérance de vie augmentant, il propose de définir l’âge de séniorité au moment où l’espérance de vie est encore de dix ans. Appliquant cela, on observe au cours des deux derniers siècles que le nombre absolu de personnes âgées est resté stable. Selon le chercheur : « Ce simple changement de point de vue change totalement le discours alarmiste que l’on peut avoir sur le vieillissement de la population ».

Questionnant l’attribution d’un âge objectif, la notion d’âge subjectif, prend en compte la perception et le vécu des individus.⁴ Cet âge subjectif joue un rôle de fonction adaptative permettant de lutter contre l’âgisme et l’homogénéisation de personnes identifiées selon leur appartenance à un âge commun. Pour avancer dans notre définition, nous sommes allés dans la rue interroger trente personnes. Nous leur avons également demandé si elles étaient familières avec la notion d’âgisme, et si cela faisait écho à des situations de leur vie.

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