Enquêtes de sens
02.11.2021
data - sondage - études
L'article
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Article rédigé par Mehdi Lakehal, Sociologue.
La data – nouveau nerf de la guerre – est comme omniprésente dans l’actualité politique et économique, allant du changement d’identité d’un « GAFAM » aux polémiques sur la déformation volontaire ou non des intentions de vote sur une chaîne d’information continue. Toutes sortes de pratiques s’observent, des protocoles les plus stricts aux plus exubérantes extrapolations qui s’exhibent sur les réseaux.
Deux questions… Quelle est l’importance de la data pour construire aujourd’hui une ville plus humaine pour demain ? Comment se prémunir également de tout sensationnalisme, ainsi que d’un certain jeu, malsain, avec les chiffres devenus un but en soi plutôt qu’un outil de compréhension de l’activité sociale ?
La fabrique de la ville mobilise et fait interagir, dans des cadres plus ou moins formalisés, des acteurs variés dont certains mesurent depuis longtemps déjà l’activité urbaine et sociale. L’urbanisme, la géographie sociale, la sociologie et l’anthropologie urbaines travaillent depuis plusieurs décennies à la définition des orientations de la ville de demain, en mobilisant des méthodes d’enquête basées sur l’observation, l’entretien semi-directif ou encore l’enquête par questionnaire. Mobilisées par le politique, mais également par des acteurs économiques, ces méthodes ont la vertu de réfléchir à la juste distance et au rapport entretenu avec les habitants de la ville, pour des raisons de méthode mais aussi d’éthique.
A cette strate se sont ajoutées progressivement de nouvelles sources d’information, liées à l’émergence de moyens de mesure innovants. On peut lire çà et là à quel point la smart city connectée se sent capable de décoder l’humain pour optimiser la ville : de votre smartphone à votre portail, de votre porte de garage au feu rouge voisin, la toile est tissée. Heureusement que le Règlement Général sur la Protection des Données – le fameux RGPD – s’invite…
Et la smart human city, dans cette histoire ? Comme tous ceux qui veulent y contribuer, nous avons sans doute un rôle à jouer dans l’équilibre à trouver entre savoir plus pour faire plus, et connaître mieux pour faire ensemble. Nous pouvons, comme nous le faisons aujourd’hui, défendre des projets qui donnent voix aux citoyens, dans un cadre d’enquête qui ne les réduise pas à une donnée. Nous pouvons accompagner la smart city dans sa dimension la plus sociale, en mesurant l’impact social de ses réalisations.
Nous devons enfin, au même titre que l’ensemble des professionnels de l’enquête, maintenir un niveau d’exigence accru à la juste interprétation, à la bonne communication et à l’utilisation finale de ces données. Comment contribuer à cela ?
La data – nouveau nerf de la guerre – est comme omniprésente dans l’actualité politique et économique, allant du changement d’identité d’un « GAFAM » aux polémiques sur la déformation volontaire ou non des intentions de vote sur une chaîne d’information continue. Toutes sortes de pratiques s’observent, des protocoles les plus stricts aux plus exubérantes extrapolations qui s’exhibent sur les réseaux.
Deux questions… Quelle est l’importance de la data pour construire aujourd’hui une ville plus humaine pour demain ? Comment se prémunir également de tout sensationnalisme, ainsi que d’un certain jeu, malsain, avec les chiffres devenus un but en soi plutôt qu’un outil de compréhension de l’activité sociale ?
La fabrique de la ville mobilise et fait interagir, dans des cadres plus ou moins formalisés, des acteurs variés dont certains mesurent depuis longtemps déjà l’activité urbaine et sociale. L’urbanisme, la géographie sociale, la sociologie et l’anthropologie urbaines travaillent depuis plusieurs décennies à la définition des orientations de la ville de demain, en mobilisant des méthodes d’enquête basées sur l’observation, l’entretien semi-directif ou encore l’enquête par questionnaire. Mobilisées par le politique, mais également par des acteurs économiques, ces méthodes ont la vertu de réfléchir à la juste distance et au rapport entretenu avec les habitants de la ville, pour des raisons de méthode mais aussi d’éthique.
A cette strate se sont ajoutées progressivement de nouvelles sources d’information, liées à l’émergence de moyens de mesure innovants. On peut lire çà et là à quel point la smart city connectée se sent capable de décoder l’humain pour optimiser la ville : de votre smartphone à votre portail, de votre porte de garage au feu rouge voisin, la toile est tissée. Heureusement que le Règlement Général sur la Protection des Données – le fameux RGPD – s’invite…
Et la smart human city, dans cette histoire ? Comme tous ceux qui veulent y contribuer, nous avons sans doute un rôle à jouer dans l’équilibre à trouver entre savoir plus pour faire plus, et connaître mieux pour faire ensemble. Nous pouvons, comme nous le faisons aujourd’hui, défendre des projets qui donnent voix aux citoyens, dans un cadre d’enquête qui ne les réduise pas à une donnée. Nous pouvons accompagner la smart city dans sa dimension la plus sociale, en mesurant l’impact social de ses réalisations.
Nous devons enfin, au même titre que l’ensemble des professionnels de l’enquête, maintenir un niveau d’exigence accru à la juste interprétation, à la bonne communication et à l’utilisation finale de ces données. Comment contribuer à cela ?
- S’obliger tout d’abord à enquêter avec professionnalisme et non par opportunisme : travailler à donner du sens à ce qui est observé pour rendre compte du réel. C’est tout un faisceau de postures et de méthodes qu’il faut mobiliser pour cela et auxquelles il est central de se former. Logiquement, ces éléments intègrent l’offre de formation que nous proposons aux acteurs de l’habitat.
- Aller plus loin et consacrer des moyens importants à davantage faire sens. Nous pouvons dépasser par exemple la mesure des résultats de nos activités, imparfaite car soumise à de nombreux facteurs externes, pour aller vers l’explicitation de notre impact social. D’autres acteurs de la ville, comme Est Métropole Habitat y travaillent comme nous. C’est un bel enjeu pour accroître les effets positifs de nos projets.
- Encourager, enfin, la prise en compte de ces enquêtes et de leurs résultats dans la construction des projets urbains. Nous nous réjouissons que des notions telles que la Maîtrise d’Usage se démocratisent dans la fabrique urbaine. Aux côtés des autres acteurs de la discipline, nous continuons à défendre l’idée que le sens « commun » n’est pas à dénigrer mais plutôt à solliciter.
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