Impliquer les enfants dans la fabrique de la ville avec Atelier Pop Corn
28.01.2025
amu - concertation
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Atelier Pop Corn est une SCOP (Société Coopérative et Participative) engagée dans l'économie sociale et solidaire.
L’équipe accompagne les acteurs des territoires à replacer les habitants au cœur des projets, avec une attention particulière à la création de lieux vivants, durables et inclusifs. Nous avons rencontré Stéphanie Cagni pour parler d’une dimension essentielle : la place des enfants dans la construction de la ville.
Comment peut-on concerter avec les enfants ?
Stéphanie Cagni : La première étape, c’est de prendre en compte leur parole au même titre que celle des adultes. Nous insistons sur le fait que les enfants ne sont pas de "futurs citoyens". Ce sont déjà des citoyens à part entière, des utilisateurs actifs des espaces urbains. Malheureusement, ils subissent souvent les décisions des adultes sans pouvoir exprimer leurs besoins ou leurs envies.
Dans nos projets, nous faisons participer les enfants à chaque étape. Leur avis n’est pas symbolique : une voix d’enfant doit compter autant qu’une voix d’adulte. Pour y parvenir, nous concevons des outils sur mesure pour que des sujets complexes soient compris de tous et toutes, nous utilisons des formats adaptés à leur manière de voir le monde, des ateliers ludiques, des maquettes participatives.
Quelle place pour les enfants dans la construction de la ville ?
Stéphanie Cagni : Les enfants doivent être considérés comme des acteurs clés dans la fabrique et la transformation des territoires. Ils apportent une vision différente, marquée par une grande liberté de ton et de créativité. Leur spontanéité leur permet de ne pas s’encombrer des normes ou des interdits, de poser des questions fondamentales que les adultes ne considèrent parfois plus. Ils font preuve d’une empathie remarquable, capable de prendre en compte tous les publics, et ont un sens aigu de la justice.
En travaillant avec eux, on s’ouvre à des réflexions plus inclusives. Par exemple, les outils que nous créons pour les enfants permettent aussi de toucher des publics souvent éloignés des démarches participatives. Si un enfant comprend un processus, on peut être certain que d’autres publics pourront aussi s’y retrouver.
Quelle pérennité pour ces démarches ?
Stéphanie Cagni : Intégrer les enfants dans la construction de la ville ne doit pas être une simple étape, mais un processus continu. Nous devons être présents à chaque étape : en amont, pendant les réflexions, pendant la phase concertation et jusqu’à l’évaluation. Cette approche garantit que leurs contributions soient intégrées et valorisées sur le long terme.
Nous aimons produire des livrables qui restituent fidèlement la synthèse des voix de tous les usagers, y compris celles des enfants. Cela permet de préserver leur place dans le projet et de montrer qu’ils ont été écoutés. Ce processus de sensibilisation est essentiel pour que les enfants, mais aussi les adultes, s’approprient ces démarches.
En quoi est-ce utile pour les enfants ? Avec quoi repartent-ils ?
Stéphanie Cagni : Les enfants développent un sentiment de confiance et de légitimité. En étant écoutés, ils prennent conscience de leur pouvoir d’agir et de leur rôle dans la société. Ils acquièrent aussi des compétences transversales, comme la prise de parole, l’empathie et le travail collectif.
Par ailleurs, en les associant aux projets, on répond indirectement à des enjeux sociétaux majeurs. Quand les enfants questionnent la ville, ils posent aussi des questions sur l’accessibilité – si on prend en compte la poussette on inclue de facto les personnes en fauteuil roulant par exemple - , la mobilité, la place des femmes ou encore les interactions avec la nature. Leur vision centrée sur les besoins des plus vulnérables bénéficie à tout le monde.
Pourquoi est-ce urgent ?
Stéphanie Cagni : Nous faisons face à de grandes transitions – climatiques, sociales, économiques. Or, depuis quelques années, on observe une disparition progressive des enfants de l’espace public. Comment peuvent-ils s’approprier et transformer leur environnement si on ne leur demande jamais leur avis et qu’ils n’ont pas d’espaces où s’exprimer ?
De plus en plus d’études montrent que les enfants doivent être au contact de la nature et évoluer dans des environnements adaptés à leurs besoins. C’est un enjeu crucial pour leur bien-être et leur développement. En les impliquant dans les projets urbains, nous faisons bien plus que construire des espaces : nous construisons des territoires vivants, solidaires et à haute valeur humaine.
Quel message souhaiteriez-vous transmettre aux acteurs des territoires ?
Stéphanie Cagni : N’ayez pas peur de faire appel aux enfants. Leur participation n’est pas un "faire-valoir". Ils ont une vraie capacité à enrichir les projets et à rendre nos villes plus justes et inclusives. En associant les enfants, on "tire les ficelles" : on interroge les grands enjeux sociétaux et on apporte des réponses adaptées à tous. Vous pouvez agir à votre échelle : faites preuve d’ouverture, soyez à l’écoute, et surtout, prenez-les au sérieux. Cela en vaut la peine, pour eux comme pour nous tous.
L’équipe accompagne les acteurs des territoires à replacer les habitants au cœur des projets, avec une attention particulière à la création de lieux vivants, durables et inclusifs. Nous avons rencontré Stéphanie Cagni pour parler d’une dimension essentielle : la place des enfants dans la construction de la ville.
Comment peut-on concerter avec les enfants ?
Stéphanie Cagni : La première étape, c’est de prendre en compte leur parole au même titre que celle des adultes. Nous insistons sur le fait que les enfants ne sont pas de "futurs citoyens". Ce sont déjà des citoyens à part entière, des utilisateurs actifs des espaces urbains. Malheureusement, ils subissent souvent les décisions des adultes sans pouvoir exprimer leurs besoins ou leurs envies.
Dans nos projets, nous faisons participer les enfants à chaque étape. Leur avis n’est pas symbolique : une voix d’enfant doit compter autant qu’une voix d’adulte. Pour y parvenir, nous concevons des outils sur mesure pour que des sujets complexes soient compris de tous et toutes, nous utilisons des formats adaptés à leur manière de voir le monde, des ateliers ludiques, des maquettes participatives.
Quelle place pour les enfants dans la construction de la ville ?
Stéphanie Cagni : Les enfants doivent être considérés comme des acteurs clés dans la fabrique et la transformation des territoires. Ils apportent une vision différente, marquée par une grande liberté de ton et de créativité. Leur spontanéité leur permet de ne pas s’encombrer des normes ou des interdits, de poser des questions fondamentales que les adultes ne considèrent parfois plus. Ils font preuve d’une empathie remarquable, capable de prendre en compte tous les publics, et ont un sens aigu de la justice.
En travaillant avec eux, on s’ouvre à des réflexions plus inclusives. Par exemple, les outils que nous créons pour les enfants permettent aussi de toucher des publics souvent éloignés des démarches participatives. Si un enfant comprend un processus, on peut être certain que d’autres publics pourront aussi s’y retrouver.
Quelle pérennité pour ces démarches ?
Stéphanie Cagni : Intégrer les enfants dans la construction de la ville ne doit pas être une simple étape, mais un processus continu. Nous devons être présents à chaque étape : en amont, pendant les réflexions, pendant la phase concertation et jusqu’à l’évaluation. Cette approche garantit que leurs contributions soient intégrées et valorisées sur le long terme.
Nous aimons produire des livrables qui restituent fidèlement la synthèse des voix de tous les usagers, y compris celles des enfants. Cela permet de préserver leur place dans le projet et de montrer qu’ils ont été écoutés. Ce processus de sensibilisation est essentiel pour que les enfants, mais aussi les adultes, s’approprient ces démarches.
En quoi est-ce utile pour les enfants ? Avec quoi repartent-ils ?
Stéphanie Cagni : Les enfants développent un sentiment de confiance et de légitimité. En étant écoutés, ils prennent conscience de leur pouvoir d’agir et de leur rôle dans la société. Ils acquièrent aussi des compétences transversales, comme la prise de parole, l’empathie et le travail collectif.
Par ailleurs, en les associant aux projets, on répond indirectement à des enjeux sociétaux majeurs. Quand les enfants questionnent la ville, ils posent aussi des questions sur l’accessibilité – si on prend en compte la poussette on inclue de facto les personnes en fauteuil roulant par exemple - , la mobilité, la place des femmes ou encore les interactions avec la nature. Leur vision centrée sur les besoins des plus vulnérables bénéficie à tout le monde.
Pourquoi est-ce urgent ?
Stéphanie Cagni : Nous faisons face à de grandes transitions – climatiques, sociales, économiques. Or, depuis quelques années, on observe une disparition progressive des enfants de l’espace public. Comment peuvent-ils s’approprier et transformer leur environnement si on ne leur demande jamais leur avis et qu’ils n’ont pas d’espaces où s’exprimer ?
De plus en plus d’études montrent que les enfants doivent être au contact de la nature et évoluer dans des environnements adaptés à leurs besoins. C’est un enjeu crucial pour leur bien-être et leur développement. En les impliquant dans les projets urbains, nous faisons bien plus que construire des espaces : nous construisons des territoires vivants, solidaires et à haute valeur humaine.
Quel message souhaiteriez-vous transmettre aux acteurs des territoires ?
Stéphanie Cagni : N’ayez pas peur de faire appel aux enfants. Leur participation n’est pas un "faire-valoir". Ils ont une vraie capacité à enrichir les projets et à rendre nos villes plus justes et inclusives. En associant les enfants, on "tire les ficelles" : on interroge les grands enjeux sociétaux et on apporte des réponses adaptées à tous. Vous pouvez agir à votre échelle : faites preuve d’ouverture, soyez à l’écoute, et surtout, prenez-les au sérieux. Cela en vaut la peine, pour eux comme pour nous tous.